Etude M-Pulse : article princeps
L’étude M-Pulse vient de voir son premier article accepté. En effet, une publication vient d’être publiée dans le journal « International Journal of Psychophysiology ».
De nombreuses études ont montré que la perception musicale était associée à un ensemble de modifications physiologiques. Elles concernent entre autres le système nerveux autonome, la variabilité de la fréquence cardiaque et la conductance cutanée. De même, d’autres études ont montré une variation du flux sanguin cérébral en fonction du tempo de la musique.
Les progrès dans le domaine des ultrasons permettent maintenant de mesurer les mouvements pulsatiles du cerveau en lien avec la réactivité cérébrovasculaire. Cette technique, la Tissue Pulsatility Imaging ou TPI, a été validée chez des volontaires sains et dans des populations cliniques. La TPI constitue un outil en ultrasons simple à mettre en œuvre et totalement non-invasif pour la mesure précise de la pulsatilité cérébrale. La technique est proche de celle du doppler transcrânien couramment utilisé en routine clinique et consiste à positionner une sonde d’échographie standard sur la tempe droite et à enregistrer les mouvements naturels pulsatiles du cerveau par ultrasons.
L’étude M-Pulse
L’étude M-Pulse avait pour objectif général d’évaluer dans quelle mesure la pulsatilité du cerveau et la réactivité cérébrovasculaire sont impliquées dans la perception musicale. Pour cela, des mesures de TPI ont été réalisées au repos, au début de la tâche et pendant l’écoute de musique. Les mesures recueillies lors de différents stimuli (silence, musiques excitantes et relaxantes) ont été comparées entre elles. Des mesures de conductance cutanée et la fréquence cardiaque ont aussi été réalisées.
Au total, 25 volontaires sains, non musicien professionnel, ont été inclus dans cette étude. Les résultats montrent que la pulsatilité cérébrale diminuait significativement entre la musique relaxante et le silence. Ceci a été particulièrement flagrant pour la musique « La Bayadere, Act III Entrance of the Shades » de Ludwig Minkus. La fréquence cardiaque et la conductance cutanée étaient également plus faibles lors de la musique relaxante. Il n’a pas été constaté d’effet de la musique excitante.
Finalement, l’étude M-Pulse a montré qu’une musique relaxante diminue l’amplitude des mouvements pulsatiles du cerveau. Ainsi, la réactivité émotionnelle aurait une incidence sur la pulsatilité cérébrale via les flux sanguins cérébraux. En conséquence, sa mesure pourrait être un biomarqueur non invasif, peu coûteux et portable à utiliser en musicothérapie.
L’article est disponible ici :
https://doi.org/10.1016/j.ijpsycho.2020.01.007
Pour citer l’article :
Siragusa MA, Brizard B, Dujardin P-A, Réméniéras J-P, Patat F, Gissot V, et al. When classical music relaxes the brain: An experimental study using Ultrasound Brain Tissue Pulsatility Imaging. Int J Psychophysiol. 1 avr 2020;150:29‑36.