Pulsatilité cérébrale et étude Emphiline
Un nouvel article faisant le parallèle entre pulsatilité cérébrale et volumes sous-corticaux a été publié. Il se base sur les données de l’étude clinique EMPHILINE « Etude comparative de la réactivité physiologique et cérébrovasculaire dans la dépression, aux trois phases de l’émotion ».
Ces dernières années, de nombreuses études se sont intéressées à l’évaluation de la pulsatilité cérébrale. Les recherches se développent notamment dans les pathologies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson, ou encore dans la dépression. En l’occurence, le rôle protecteur ou délétère d’une forte pulsatilité sur le cerveau et les fonctions cognitives est encore mal connu.
C’est dans cette optique que le Dr. Thomas Desmidt, soutenu par les équipes du CHRU de Tours, vient de publier un nouvel article comparant la pulsatilité cérébrale et le volume de plusieurs régions sous-corticales. Pour cet article, les données de l’étude Emphiline ont été utilisées, et seul le groupe témoin a été analysé.
Lors de cette étude, 25 femmes entre 18 et 55 ans, sans antécédent de pathologie cérébrale, avaient été incluses. Elles avaient toutes réalisé une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) pour calculer le volume de régions sous-corticales. Six régions ont été étudiées: hippocampe, thalamus, noyau caudé, putamen, pallidum et noyau accumbens. En complément, les participantes réalisaient également un examen échographique transcrânien, permettant de mesurer des paramètres indicateurs de la pulsatilité cérébrale : d’une part l’index de pulsatilité par mesure Doppler, d’autre part la pulsatilité cérébrale par mesure TPI (Tissue Pulsatility Imaging, technique utilisée dans d’autres études [1]).
Ces données ont montré une corrélation positive entre les mesures ultrasonores et les volumes sous-corticaux. De plus, la plus forte corrélation était constatée pour le noyau caudé.
Ainsi, ces résultats montrent, dans une population saine, qu’une plus grande pulsatilité est le reflet d’un cerveau de plus grand volume. Cela s’observe particulièrement dans ces régions sous-corticales exposées à de grandes variations de flux sanguin. Ces résultats sont cohérents avec la littérature, associant flux sanguin et volume cérébral. En conclusion, la pulsatilité cérébrale étant principalement le reflet des pulsations cardiaques sur les artères, le rôle protecteur de la pulsatilité sur le cerveau peut être mis en avant. En effet, une meilleure irrigation des zones cérébrales serait possible avec une forte pulsatilité.
L’article est disponible ici :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301562918302710#bib0006