Pulsatilité cérébrale et dépression

Entre 2013 et 2015, des participants ont été inclus dans l’étude EMPHILINE « Etude comparative de la réactivité physiologique et cérébrovasculaire dans la dépression, aux trois phases de l’émotion ».

Les maladies cardiovasculaires sont fréquemment associées à une dépression mais mal documentées.

Ce projet de recherche, mené par le Dr Desmidt et coordonnée par le CIC-IT de Tours visait à comparer la réactivité physiopathologique dans trois groupes : des patients dépressifs, des participants en rémission d’une précédente dépression et des témoins sans antécédent de dépression. Cette réactivité a été mesurée par les variations de rythme cardiaque, de rythme respiratoire, de conductance cutanée, de perfusion cérébrale et de réactivité au sursaut.

L’innovation de cette étude reposait notamment sur l’utilisation d’une technique innovante, la Tissue Pulsatility Imaging ou TPI, pour mesurer la perfusion et la pulsatilité du cerveau, c’est-à-dire les mouvements cérébraux générés par la circulation artérielle et les mouvements de liquide cérébro-spinal.

Cette recherche vient d’aboutir à un premier article publié dans Neuropsychopharmacology, intitulé “Brain Tissue Pulsatility is Increased in Mid-Life Depression: A Comparative Study using Ultrasound Tissue Pulsatility Imaging”.

La pulsatilité cérébrale moyenne et maximale a été comparée entre les trois groupes de participants, en appariant sur l’âge et en utilisant l’IRM comme contrôle pour les marqueurs des maladies cardiovasculaires.

Il n’y a pas eu de différence mise en évidence par l’IRM ou le Doppler transcrânien entre les trois groupes. En revanche, l’étude a montré une pulsatilité cérébrale moyenne supérieure dans le groupe des patients dépressifs comparée à celle des sujets des groupes rémission et contrôle ; cependant, aucun changements liés aux principales artères (pulsatilité cérébrale maximale) n’a pu être mis en évidence.

La neuro-imagerie est très précise pour détecter les changements de pulsatilité cérébrale.

Comme une pulsatilité cérébrale élevée pourrait représenter un prodrome d’un changement cérébrovasculaire, cet article fournit une cible potentielle pour bloquer la progression des maladies cardiovasculaires

Desmidt T, Brizard B, Dujardin PA, et al. Brain Tissue Pulsatility is Increased in Mid-Life Depression: A Comparative Study using Ultrasound Tissue Pulsatility Imaging. Neuropsychopharmacology. 2017 Jun 6. doi: 10.1038/npp.2017.113.

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