Etude Bioresa: article publié
L’étude Bioresa (BIOmarqueurs de la RESistance aux Antidépresseurs) voit son premier article publié. L’étude vise à détecter divers biomarqueurs (olfaction, dosage sanguin, pulsatilité cérébrale) chez des patients dépressifs recevant une nouvelle thérapie par antidépresseurs. L’article publié aborde le sujet de la pulsatilité cérébrale, dont voici le résumé.
De précédentes études ont trouvé que la pulsatilité cérébrale était excessive dans la dépression, ce qui pourrait constituer un mécanisme d’endommagement cérébral. Cependant, on ne sait pas, à l’heure actuelle, si une thérapie efficace par antidépresseur rétablit les amplitudes de pulsatilité. Dans cette étude, nous avons mesuré les modifications de pulsatilité chez des patients avec un épisode dépressif majeur, répondeur ou non à une thérapie par escitalopram.
Cinquante-deux patients dépressifs, sans thérapie initiale, ont été inclus dans l’étude Bioresa. Nous avons mesuré la pulsatilité cérébrale au repos et au cours d’un test d’orthostatisme, à l’inclusion et à 8 semaines. Un test d’orthostatisme vise à mettre le sujet allongé pendant au moins 10 minutes, puis à le relever et observer ses réactions physiologiques pendant 3 minutes.
Les données de pulsatilité étaient disponibles pour 48 patients (28 répondeurs et 20 non répondeurs). Le score MADRS a servi à établir la réponse au traitement. Nous avons constaté que la pulsatilité maximale chutait entre l’inclusion et 8 semaines seulement chez les répondeurs. De plus, la pulsatilité maximale a chuté dans les 2 groupes au cours du test d’orthostatisme à l’inclusion ; cependant, seul le groupe répondeur a réitéré cette chute de pulsatilité à 8 semaines.
Nos résultats suggèrent qu’une thérapie efficace pourrait atténuer les risques d’endommagement cérébral chez des patients dépressifs. Cette population est en effet exposée à l’AVC (Accident Vasculaire Cérébral), une atrophie du cerveau ou encore la maladie des petites artères. La mesure de la pulsatilité cérébrale pourrait ainsi être un biomarqueur de suivi de l’efficacité des thérapies par antidépresseurs, et donc à la santé cérébrale dans la dépression.
Pour en savoir plus:
L’article est disponible via le lien ci-dessous : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022395621007676
Pour le citer : Desmidt T, Dujardin P-A, Brizard B, Réméniéras J-P, Gissot V, Dufour-Rainfray D, et al. Decrease in ultrasound Brain Tissue Pulsations as a potential surrogate marker of response to antidepressant. Journal of Psychiatric Research. 1 févr 2022;146:186‑91.
Les résultats concernant l’étude princeps sont toujours en cours d’analyse. Nous espérons pouvoir vous les transmettre rapidement.